Comme évoqué dans l’article précédent, la fidélité de la Reine envers son chevalier est une question de choix personnel de sa part mais pas une obligation. La fidélité du chevalier est – elle – non négociable.
Faut-il néanmoins prendre le terme fidélité au sens strict ou au sens large ? Dans le second cas on peut estimer qu’avoir un orgasme en l’absence de sa Reine ou sans son autorisation est pour le chevalier un acte d’infidélité. Même dans le cas ou il n’y a jamais entre eux de rapports traditionnels avec pénétration, la semence du chevalier, inutile à double titre, appartient à la Reine. Se libérer de cette semence ne peut donc être fait sans son accord. C’est bien sur, avant tout, une question de principe mais aussi d’intérêt.
Puisqu’un homme contrôle en général mal ses pulsions sexuelles il est normal que la Femme l’aide à le faire. Par ailleurs il est reconnu qu’après un orgasme la libido du mâle décroît fortement, là aussi la Femme doit pouvoir décider du moment le plus opportun pour le laisser se libérer. Enfin, qui dit plaisir solitaire ne dit pas plaisir caché et le caractère honteux de sa masturbation ne doit pas s’accompagner d’une pudeur mal venue de la part du chevalier
Ce contrôle exercé sur le chevalier doit avant tout être fondé sur la confiance. Une Femme sentira assez facilement, en général, s’il y a eu transgression de la part de l’homme. Lorsque c’est possible le port d’une cage de chasteté évite tout doute de la part de la Reine et toute tentation de la part du chevalier. Elle le rend plus vulnérable et son abstinence plus humiliante puisqu’il n’aura pas d’autre choix que d’attendre le bon vouloir – et la clef – de sa Reine. Il ne pourra plus ne serait-ce que se caresser sans atteindre la jouissance ou simplement toucher son zizi.
S’il est incontestable que dans une relation D/s l’orgasme de la Reine est infiniment plus précieux que celui du chevalier, il n’en est pas moins évident que ce dernier aime pouvoir se purger. Un homme vivant seul et n’ayant pas de relation avec une partenaire se masturbe plusieurs fois par semaine, voire par jour, même s’il a du mal à le reconnaître. Interdire toute forme de jouissance comme prôné par certaines Dominantes extrêmes, notamment Gynarchistes, est à mon avis contre-productif. Ce qui compte c’est avant tout que le pouvoir qu’a la Reine de décider où, quand, comment, et éventuellement devant qui, le chevalier aura le droit de se libérer.
Si l’orgasme de l’homme peut-être considéré comme nécessaire à son équilibre, il ne doit pas être vu comme un dû mais comme une récompense. A ce titre, sa rareté – même relative – et le fait qu’il soit accordé par la Femme comme un don, le rendra plus précieux. Son attente sera source de frustration et la libération, attendue, espérée, plus violente et délicieuse. La frustration de l’attente sera un moyen d’apprendre à transcender sa sexualité, à mieux apprécier une caresse, un baiser. Elle favorise aussi l’envie de donner du plaisir à l’autre sans espoir de retour autre que la satisfaction de Celle qui l’a reçue. En cela le chevalier sera aussi fidèle à sa mission.